jeudi 11 mai 2017

NOE - Valérie Mazeau

Couverture NoéTitre : Noé
Auteure : Valérie Mazeau
Editions : Autoédité
Sortie : 3 Mars 2017
276 pages

Ma note : 18/20

L'éditeur Louis Keller vient d'embaucher Sophie, dont la mission de découvrir de nouveaux auteurs.
Auprès d'Émilie, il s'initie à l'écriture et crée l'histoire de Gabriele, jeune apprenti dans l'atelier d'un artiste peintre vénitien, en 1536.

Au contact des deux femmes, Louis se retrouve face à lui-même, à ses blessures d'enfance, au secret de sa naissance.

Noé mêle suspense psychologique et récit historique, dans l'effervescence de la Renaissance italienne à Venise.




Je remercie chaleureusement l'auteure pour l'envoi de ce livre, sa confiance, et sa conversation agréable !

Mon avis :
L'histoire commence au Québec, avec Sophie, une expatriée française et Louis, éditeur d'encyclopédies aigri, secret et très sombre. Ces deux personnages, foncièrement différents vont devoir collaborer pour lancer l'édition de romans. Autour d'eux gravitent des meilleurs amis, Denise, vieille dame emplie de joie et de positivité, et Félix, libraire tolérant et sympathique.On apprend à connaître chacun tranquillement, et on découvre petit à petit que Sophie et Louis on plus en commun que ce qu'on pourrait croire au premier abord.

A travers les aventures littéraires de Sophie, on découvre une femme brisée par un un mariage et un divorce douloureux, par des enfants absents voir mécontents. Louis, élevé par une mère qui ne l'aimait pas, se réfugie dans un jardin d'hiver coloré, entouré d'oiseaux recueillis. Il veut se lancer dans l'écriture d'une histoire, dans la création. Il fera alors appel à une jeune institutrice pour l'aider dans cette démarche.

Et c'est là que se trouve toute l'originalité et le point fort de ce roman. Intercalés entre les points de vue de Sophie et de Louis, on découvre l'histoire écrite par l'éditeur, qui se déroule à Venise en pleine Renaissance italienne. On suit les mésaventures de Grabiele, un jeune apprenti peintre qui n'a pas la vie facile. Tout cela est observé du point de vue de Gigi, un perroquet, enfermé dans une cage dans l'atelier du maître. De ce point de vue et grâce à une mouette bavarde, il suit le destin du jeune garçon et de ceux qui l'entoure.

Les parallèles, métaphores et similitudes entre le récit imaginé par Louis et les personnages ancrés dans le réel sont forts et lourds de sens. On identifie l'éditeur tour à tour au perroquet enfermé, parfois au jeune apprenti perdu. On retrouve l'image planante de sa mère, de son père qu'il n'a pas connu, de Sophie et de l'institutrice, de Félix son meilleur ami. On comprend que Louis projette une grande part de lui-même dans l'histoire qu'il crée.

Pour parler du style et de la plume de l'auteure, j'ai été conquise. C'est parfois dense mais très beau, les métaphores utilisées m'ont beaucoup plu. Je me suis attachée aux personnages, surtout ceux qui évoluent à Venise dans l'imagination de l'éditeur. La fin m'a plus que satisfaite, pas trop attendue et en même temps pleine de révélations.

En résumé, j'ai beaucoup aimé ce roman, qui mérite d'être connu. Je serai également ravie si l'auteure décidait d'écrire une suite aux aventures de Sophie et Louis et de leurs amis ! 

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